Le Chemin Écriture du Spiritisme Chrétien.
Doctrine spirite - 1re partie. ©

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Œuvres posthumes — Deuxième Partie.

(Langue portugaise)

Chapitre 25.


LA NOUVELLE GÉNÉRATION.


30 janvier 1866. — (Lyon. Groupe Villon. Méd. M. G.)

La terre tressaille d’allégresse ; le jour du Seigneur approche ; tout ce qui est tête parmi nous brigue à l’envi d’entrer dans la lice. Déjà l’Esprit de quelques vaillantes âmes incarnées secoue leur corps à le briser ; la chair interdite ne sait que penser, un feu inconnu la dévore ; elles seront délivrées, car les temps sont échus : une éternité est sur le point d’expirer, une éternité glorieuse va bientôt poindre, et Dieu compte ses enfants.

Le règne de l’or fera la place à un règne plus pur ; la pensée sera bientôt souveraine et les Esprits d’élite qui sont venus depuis des époques reculées illuminer leur siècle et servir de jalons aux siècles futurs, vont prendre chair parmi vous. Que dis-je ? Beaucoup sont incarnés. Leur parole savante va porter une flamme destructive qui fera des ravages irréparables au sein des vieux abus. Que de préjugés antiques vont crouler d’une seule pièce, lorsque l’Esprit, comme une hache à double tranchant, viendra les saper jusque dans leurs fondements.

Oui, les pères du progrès de l’esprit humain ont quitté, les uns les demeures radieuses, d’autres de grands travaux où la félicité se joint au plaisir de s’instruire, pour venir reprendre le bâton de pèlerin qu’ils n’avaient que déposé au seuil du temple de la science, et des quatre coins du globe, bientôt les savants officiels vont entendre avec effroi des jeunes gens imberbes, qui viendront, dans un langage profond, rétorquer leurs arguments, qu’ils croyaient irréfutables. Le sourire railleur ne pourra plus être un bouclier sûr, et, sous peine de déchéance, il faudra répondre. C’est alors que le cercle vicieux dans lequel s’enferment les maîtres de la vaine philosophie sera montré à découvert, car les nouveaux champions portent avec eux, non seulement un flambeau qui est l’intelligence débarrassée des voiles grossiers, mais encore beaucoup d’entre eux jouiront de cet état particulier, privilège des grandes âmes, comme Jésus, qui donne le pouvoir de guérir et de faire les merveilles réputées miracles. Devant des faits matériels où l’esprit se montre si supérieur à la matière, comment nier les esprits ? Le matérialiste sera refoulé dans ses discours, et par la parole plus éloquente que la sienne, et par le fait patent, positif et avéré pour tous, car, grands et petits, nouveaux saints Thomas, pourront toucher du doigt.

Oui, le vieux monde vermoulu craque de partout ; le vieux monde finit, et avec lui tous ces vieux dogmes qui ne reluisent encore que par la dorure dont on les couvre. Esprits vaillants, à vous la tâche de gratter cet or faux ; arrière, vous qui voulez en vain étayer cette idole ; frappée de partout, elle va crouler et vous entraînera dans sa chute.

Arrière, vous tous négateurs du progrès ; arrière, avec vos croyances d’un autre âge. Pourquoi niez-vous le progrès et voulez-vous l’enrayer ? C’est que, voulant primer, primer encore et toujours, vous avez condensé votre pensée en articles de foi, en disant à l’humanité : « Tu seras toujours enfant, et nous qui avons l’illumination d’en haut, nous sommes destinés à te conduire. »

Mais vous avez vu les lisières de l’enfant vous rester dans les mains ; et l’enfant saute devant vous, et vous niez encore qu’il puisse marcher seul ! Sera-ce en le frappant avec les lisières qui devaient le soutenir que vous lui prouverez l’autorité de vos arguments ? Non ; et vous le sentez bien ; mais il est si doux, lorsqu’on se dit infaillible, de croire que les autres ont encore foi dans cette infaillibilité à laquelle vous ne croyez plus vous-mêmes.

Ah ! quels gémissements ne se pousse-t-il pas dans le sanctuaire ! C’est là qu’en prêtant une oreille attentive on entend des chuchotements douloureux. Que dites-vous donc, pauvres obstinés ? Que la main de Dieu s’appesantit sur son Église ? Que partout la presse libre vous attaque et bat en brèche vos arguments ? Où sera le Chrysostome nouveau dont la parole puissante réduira à néant ce déluge de raisonneurs ? En vain l’attendez-vous ; vos plumes les plus vigoureuses et les plus accréditées ne peuvent plus rien ; elles s’obstinent à se cramponner au passé qui s’en va, lorsque la génération nouvelle, dans son essor irrésistible qui la pousse en avant, s’écrie : Non, plus de passé ; à nous l’avenir ; une nouvelle aurore se lève, et c’est là où tendent nos aspirations !

En avant ! dit-elle ; élargissez la route, nos frères nous suivent ; suivez le flot qui nous entraîne ; nous avons besoin du mouvement qui est la vie, tandis que vous nous présentez l’immobilité qui est la mort.

Ouvrez vos tombeaux, vos catacombes ; rassasiez votre vue avec les vieux débris d’un passé qui n’est plus. Vos saints martyrs ne sont point morts pour immobiliser le présent. Ils ont entrevu notre époque, et se sont élancés dans la mort comme sur la route qui devait y conduire. A chaque époque son génie ; nous voulons nous élancer dans la vie, car les siècles futurs qui nous apparaissent ont horreur de la mort.

Voilà, mes amis, ce que les vaillants Esprits qui s’incarnent présentement vont faire comprendre. Ce siècle ne s’achèvera pas sans que bien des débris ne jonchent le sol. La guerre meurtrière et fratricide s’effacera bientôt devant la discussion ; l’esprit remplacera la force brutale. Et après que toutes ces âmes généreuses auront combattu, elles rentreront dans notre monde spirituel pour recevoir la couronne du vainqueur.

Voilà le but, mes amis ; les champions sont trop aguerris pour que le succès soit douteux. Dieu a choisi l’élite de ses combattants, et la victoire est acquise à l’humanité.

Réjouissez-vous donc, vous tous qui aspirez au bonheur et qui voulez que vos frères y participent comme vous, le jour est venu ! La terre bondit de joie, car elle va voir commencer le règne de paix promis par le Christ, le divin messie, règne dont il est venu poser les fondements.

Un Esprit.


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